Informations complémentaires

Informations complémentaires

Faites défiler vers le bas pour continuer

Une introduction aux embargos sur les armes du Conseil de sécurité des Nations unies

Le Conseil de sécurité des Nations unies peut imposer des sanctions ayant force obligatoire en vertu du chapitre VII de la Charte des Nations unies – chapitre VII de la Charte des Nations unies – dont des embargos sur les armes – quand une situation d'ampleur internationale représente :

  • une menace contre la paix ;
  • une rupture de la paix ; ou
  • un acte d'agression.

Les sanctions des Nations unies sont des mesures coercitives et ciblées qui ne supposent pas l'usage de la force. En pratique, les sanctions onusiennes, et particulièrement les embargos sur les armes, visent des parties à un conflit armé ; des États qui se sont dotés de programmes d'armes de destruction massive (ADM) ; des « groupes terroristes » ; et des États, des personnes ou des entités qui fournissent une assistance, un refuge ou des formations à des groupes ou individus terroristes. Les sanctions onusiennes relèvent de cinq grandes catégories :

  • les sanctions diplomatiques (comme les restrictions aux privilèges et immunités diplomatiques) ;
  • les interdictions de voyage (comme les restrictions sur les déplacements des personnes ou entités ciblées, dont celles sur les activités sportives, l'éducation et les activités culturelles) ;
  • le gel des avoirs (des mesures qui visent les finances et arrangements financiers, ainsi que l'accès aux services financiers de personnes ou entités ciblées) ;
  • les restrictions portant sur des marchandises (par exemple, les biens et technologies à double usage, les diamants, le bois, les produits de luxe) ; et
  • les embargos sur les armes (voir l'encadré 1).

Les embargos des Nations unies sur les armes

Parmi les sanctions imposées aux États ou à d'autres entités pour les inciter à modifier leurs comportements dommageables pour la paix et la sécurité internationales, les embargos sur les armes (armes classiques ou armes de destruction massive) sont les plus fréquents. Le système onusien n'a pas établi de définition universellement admise du terme « armes », mais les résolutions relatives aux sanctions font habituellement référence aux « armes et à tout matériel connexe », ce qui inclut :

  • les armes et les munitions ;
  • les véhicules et les équipements militaires ;
  • les équipements paramilitaires ; et
  • l'assistance technique, la formation, l'aide financière ou tout autre type d'assistance relative aux activités militaires.

À l'heure actuelle, 14 régimes de sanction onusiens sont en vigueur, dont 11 régimes d'embargos sur les armes. Ces embargos obligatoires sur les armes ont été imposés par les Nations unies aux États suivants et/ou aux forces non gouvernementales actives sur leur territoire : la Somalie (RCSNU 733) ; la République démocratique du Congo (RCSNU 1493) ; l'Irak (RCSNU 1546) ; la région soudanaise du Darfour (RCSNU 1556) ; le Liban (RCSNU 1701) ; la RPDC (RCSNU 1718) ; l'Iran (RCSNU 1737) ; la Libye (RCSNU 1970) ; la République centrafricaine (RCSNU 2127) ; le Soudan du Sud (RCSNU 2428) ; et le Yémen (RCSNU 2216). L'ONU a aussi imposé un embargo sur les armes aux groupes armés non étatiques État islamique en Irak et au Levant (EEIL, ou Da'esh) et Al-Qaïda, ainsi qu'à toutes les entités qui leur sont liées (RCSNU 1989, RCSNU 2170), mais aussi aux talibans (RCSNU 1988).

Pour plus d'efficacité, le Conseil de sécurité des Nations unies regroupe souvent les sanctions dans un « régime de sanctions », lequel vise à exercer une pression sur un acteur ou un groupe d'acteurs pour l'inciter à changer de comportement, ou pour atteindre d'autres objectifs spécifiques. Chaque régime de sanctions est unique et comprend une combinaison spécifique de mesures.

En vertu du droit international, les États membres de l'ONU sont tenus de mettre en œuvre et de faire respecter les sanctions imposées par le Conseil de sécurité. Ils doivent, en général:

  • coopérer avec les entités de l'architecture onusienne de sanction, dont le Conseil de sécurité, les comités des sanctions et les groupes d'experts ;
  • prendre les mesures appropriées pour mettre en œuvre et faire respecter les sanctions onusiennes, et notamment adopter toutes les lois, procédures, règlements ou politiques nécessaires ; et
  • communiquer aux organes onusiens pertinents des informations relatives aux mesures prises pour appliquer lesdites sanctions.

Tous ces éléments seront détaillés ci-après. Pour mettre en œuvre et faire respecter les sanctions onusiennes, les États doivent, au préalable :

  • connaître les sanctions onusiennes et leurs modalités de mise en œuvre et d'exécution ;
  • se doter de la capacité à mettre en œuvre et à faire respecter efficacement les sanctions ; et
  • adopter des politiques et des réglementations qui permettront cette mise en application.

Différents organes onusiens sont susceptibles d'imposer des sanctions et de veiller à leur bonne application :

  • Le Conseil de sécurité des Nations unies, en tant qu'organe chargé de la paix et de la sécurité, impose des sanctions en adoptant des résolutions et en créant des comtés de sanction, ainsi que des groupes d'experts quand cela s'avère nécessaire.
  • Les comités des sanctions sont composés d'États membres du Conseil de sécurité des Nations unies. Ils sont chargés de superviser la mise en œuvre et l'exécution des sanctions onusiennes, et notamment de vérifier que les États s'y conforment. En outre, ils sont mandatés pour identifier les violations des résolutions portant sanction ; émettre des recommandations à l'intention du Conseil de sécurité sur les éventuelles mesures de suivi à prendre ; et tenir à jour les listes des personnes et entités soumises à sanction. Tout État membre de l'ONU peut demander à être entendu par un comité des sanctions.
  • Le Service du secrétariat des organes subsidiaires du Conseil de sécurité (SCSOB) est un service de la Division des affaires du Conseil de sécurité (SCAD) du Secrétariat de l'ONU. Il fournit un appui fonctionnel, technique et administratif aux comités des sanctions. Il exerce également une surveillance administrative sur le travail des groupes d'experts et leur apporte son soutien sur tous les aspects de leur mandat.
  • Les groupes d'experts et les mécanismes de suivi sont des organes indépendants liés aux comités des sanctions, que le Conseil de sécurité crée, pour un temps limité, dans le but d'assurer le suivi de la mise en œuvre de certaines sanctions et de fournir des informations dans des domaines cruciaux et sensibles, notamment en cas de non-respect des sanctions. Les groupes d'experts sont composés de consultants indépendants et produisent des rapports destinés aux comités des sanctions, dans lesquels ils décrivent leurs activités de suivi et d'enquête. Ils émettent aussi des recommandations quant aux mesures à prendre pour mieux mettre en œuvre les sanctions et pour mieux s'y conformer. Le comité des sanctions concerné par les conclusions et recommandations émises par un groupe d'experts doit ensuite les mettre en application.

Le régime d'embargo sur les armes imposé par les Nations unies à la RPDC

Le régime d'embargo sur les armes décrété par le Conseil de sécurité des Nations unies à l'encontre de la RPDC trouve son origine dans la résolution 1695 (RCSNU 1695), laquelle demande, entre autres, aux États membres « de faire preuve de vigilance et d'empêcher les transferts de missiles et d'articles liés aux missiles, de matières, de biens et de technologies liées aux programmes de missiles ou d'armes de destruction massive » et « que des ressources financières ne soient transférées dans le contexte des programmes de missiles ou d'armes de destruction massive ».

Au cours de la même année, le Conseil de sécurité a complété son dispositif de sanctions en adoptant la résolution 1718 (RCSNU 1718), et en imposant une série de sanctions multilatérales à la RPDC, dont un embargo sur les armes, dans le but d'atténuer, voire d'éliminer, la menace que ce pays faisait placer sur la paix et la sécurité internationales en procédant à des essais nucléaires (en octobre 2006) et en se retirant du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (en janvier 2003).

Depuis 2006, le Conseil de sécurité des Nations unies a ajouté de nouvelles sanctions à ce régime et a, plusieurs fois, étendu le champ d'application de l'embargo sur les armes imposé à la RPDC. Au moyen des dix résolutions suivantes, il a créé la combinaison de restrictions la plus complexe jamais imposée par l'ONU à un État ou à un acteur non étatique :

  1. RSCNU 1718 (2006)
  2. RSCNU 1874 (2009)
  3. RSCNU 2087 (2013)
  4. RSCNU 2094 (2013)
  5. RSCNU 2270 (2016)
  6. RSCNU 2321 (2016)
  7. RSCNU 2356 (2017)
  8. RSCNU 2371 (2017)
  9. RSCNU 2375 (2017)
  10. RSCNU 2397 (2017)

Le champ d'application de l'embargo sur les armes a donc été régulièrement mis à jour. Du fait de la complexité de ce régime de sanctions, le Comité des sanctions a préparé des listes de produits qu'il est interdit d'exporter vers la RPDC ou d'importer depuis la RPDC.

L'embargo sur les armes en vigueur à l'encontre de la RPDC porte sur les deux dimensions suivantes :

  • Les armes classiques. La RPDC est soumise à un embargo total sur les armes qui interdit toute importation d'armes à destination du pays, et toute exportation d'armes à partir de son territoire. Toutes les transactions financières relatives à l'approvisionnement de la RPDC en armes classiques tombent aussi sous le coup de cette sanction. Le Conseil de sécurité des Nations unies a demandé au comité des sanctions de préparer une liste de l'ensemble des biens, équipements, articles et technologies liés aux armes classiques (CSNU, 2017c). Désormais, l'embargo couvre aussi les armes légères et de petit calibre (RCSNU 2270, par. 6). Tous les États membres de l'ONU sont tenus d'adopter une clause « fourre-tout » susceptible de couvrir la fourniture, la vente et le transfert de tous les articles dont ils estiment qu'ils pourraient contribuer directement au développement des capacités opérationnelles des forces armées de la RPDC (RCSNU 2270, par. 8).
  • Les armes de destruction massive (ADM. Par le biais de la RCSNU 2371, le Conseil de sécurité a demandé au Comité des sanctions 1718 de préparer une liste de l'ensemble des biens, équipements, articles et technologies liés aux armes de destruction massive. Tous les États membres de l'ONU sont tenus d'adopter une clause « fourre-tout » susceptible de couvrir la fourniture, la vente et le transfert de tous les biens à double usage dont ils estiment qu'ils pourraient contribuer au programme nucléaire, au programme de missiles balistiques ou à d'autres programmes d'armes de destruction massive de la RPDC (RCSNU 2270, par. 27).

Le document intitulé Fiche d'information récapitulant certaines des mesures imposées par les résolutions du Conseil de sécurité détaille les nombreuses dimensions de ce régime de sanctions en constante évolution (Comité des sanctions 1718, 2018b). Les rapports du Groupe d'experts. contiennent des informations complémentaires sur le champ d'application de l'embargo sur les armes, ainsi que des éléments d'information résultant des enquêtes sur les activités menées en violation des RCSNU.

Ressources

Les ressources énumérées ci-après traitent de différentes questions relatives aux sanctions et embargos sur les armes décrétés par le Conseil de sécurité des Nations unies, notamment à l'encontre de la RPDC :

Publications

Bases de données et cartes des sanctions

  • La base de données des embargos sur les armes de l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI) contient des informations sur tous les embargos multilatéraux – passés ou encore en vigueur – qui ont été décrétés par les différentes organisations internationales – comme l'Union européenne (UE) ou l'ONU – ou par un groupe de nations. Elle comprend des synthèses annuelles, des fiches pays et des liens vers les RCSNU concernées.
  • La carte des sanctions de l'UE (EU Sanctions Map) est une source d'informations détaillées sur l'ensemble des régimes de sanctions appliquées par l'Union européenne – dont celles des Nations unies qui ont été transposées dans le droit européen – et sur les instruments juridiques qui les sous-tendent. Elle comprend également une liste des autorités nationales compétentes ainsi que des agences de la Commission européenne concernées.
  • Sanctions Explorer est une base de données en ligne librement accessible. Elle a été créée par C4ADS et vise à rassembler des données relatives aux sanctions, passées et présentes, prises par l'ensemble des autorités dotées de mandats qui les y autorisent. Les utilisateurs peuvent par exemple paramétrer leur recherche pour identifier les entités qui ont été ou sont soumises à des sanctions décrétées par l'ONU, l'UE ou les États-Unis.
  • L'appli UN Sanctions est un outil analytique interactif qui contient des informations « en temps réel » destinées aux universitaires et aux responsables politiques qui œuvrent dans les domaines de l'analyse, de l'élaboration ou de la mise en application des sanctions. Cet outil est fondé sur les résultats des recherches menées par le Targeted Sanctions Consortium (TSC), et contient des informations sur toutes les sanctions imposées par l'ONU depuis 1991. L'appli est gérée par le Global Governance Centre de l'Institut de hautes études internationales et du développement, basé à Genève, en Suisse.

Les organisations et projets qui travaillent ou mènent des recherches sur la mise en œuvre et l'exécution des sanctions ainsi que sur le suivi du régime de sanctions imposé à la Corée du Nord

Glossaire des termes clés

Autorité nationale. Le terme autorité nationale s'entend comme suit : « agence gouvernementale principale de contrôle des armes légères et de petit calibre, en charge de la coordination politique et de la direction des politiques publiques en lien avec les efforts de contrôle des armes légères et de petit calibre » (Glossaire MOSAIC, 2018, p. 10).

Autorité nationale compétente. Le terme autorité nationale compétente (ou « autorité compétente nationale ») fait référence à l'autorité ou aux autorités désignées par un « État membre. Et dotées des pouvoirs et des responsabilités nécessaires à l'accomplissement des tâches relatives, [inter alia], à la certification, à la surveillance et à l'exécution » (Law Insider, n.d., traduction proposée par le Small Arms Survey aux fins de cet outil ; voir aussi autorité nationale).

Biens à double usage. Les biens à double usage sont « les biens, logiciels ou technologies qui peuvent être utilisés tant à des fins civiles qu'en relation avec des armes classiques, biologiques, chimiques et nucléaires, ainsi qu'avec les systèmes d'armement connexes » (Bromley et. al., 2017, p. 588, traduction proposée par le Small Arms Survey aux fins de cet outil).

Courtier. Selon le Groupe d'experts gouvernementaux de l'ONU sur le courtage, un « courtier » est « une personne physique ou morale qui sert d'intermédiaire entre des parties intéressées qu'elle met en relation et qui organise ou facilite la conclusion de transactions […], en échange d'un avantage financier ou autre » (AGNU, 2007, par. 8).

Courtage. Selon le Groupe d'experts gouvernementaux de l'ONU sur le courtage, le « courtage » regroupe l'ensemble des activités menées par « une personne physique ou morale qui sert d'intermédiaire entre des parties intéressées qu'elle met en relation et qui organise ou facilite la conclusion de transactions […], en échange d'un avantage financier ou autre » (AGNU, 2007, par. 8). Parmi ces activités, on peut citer : « (a) identifier des débouchés commerciaux pour le compte d'une ou de plusieurs parties ; (b) mettre en relation les différentes parties au contrat ; (c) apporter une assistance aux parties en proposant ou en facilitant l'accord, ou en leur indiquant les contrats qui pourraient les lier ; (d) Aider les parties à obtenir les documents nécessaires ; (e) Aider les parties à procéder aux paiements nécessaires » (par. 9). Plus généralement, on peut définir le courtage comme l'ensemble des activités relevant de la fourniture des services relatifs à une vente d'armes, et notamment de l'assistance technique, de la formation, du transport, du fret, du stockage, de la finance, de l'assurance, de la maintenance et de la sécurité. Certains ont suggéré l'idée que les services d'ordre technique, la publicité et tous les autres services liés aux ventes d'armes devraient aussi être considérés comme des activités relevant du courtage. (Wood, 2006a, p. 13-16, traduction proposée par le Small Arms Survey aux fins de cet outil).

État du pavillon. Le terme « État du pavillon » (« flag state » en anglais) fait référence au pays dans lequel un navire est immatriculé. « Ce pays dispose d'une compétence extraterritoriale sur son navire quel que soit le lieu où il navigue en vertu du principe de nationalité. Tous les États ont le droit de faire naviguer des navires battant son pavillon et, donc, de prendre part à la navigation internationale. Toutefois, ce droit s'accompagne de responsabilités. L'État du pavillon est tenu de faire respecter les obligations internationales par les navires battant son pavillon, partout dans le monde et notamment en haute mer. Ces responsabilités découlent de l'article 94 [de la Convention des Nations unies sur le droit de la mer], lequel stipule que « tout État exerce effectivement sa juridiction et son contrôle dans les domaines administratif, technique et social sur les navires battant son pavillon' » (Williams, 2014, p. 2, traduction proposée par le Small Arms Survey aux fins de ce document).

Estimation des risques. L'« évaluation des risques » est « processus général comprenant l'analyse [utilisation systématique de l'information disponible pour identifier les dangers et évaluer leur risque] et l'évaluation des risques [un processus fondé sur l'analyse des risques pour déterminer si le risque tolérable est atteint] » (Glossaire MOSAIC, 2018, p. 16).

Licence de courtage. Dans le contexte d'une vente d'armes, la « licence de courtage » (voir aussi licence d'exportation et licence de transit) est un document délivré par une autorité nationale compétente, qui autorise un courtier à mener ses activités de courtage. Selon certaines législations nationales, les courtiers qui ont obtenu une licence de courtage doivent ensuite fournir, pour chacune des transactions dans lesquelles ils sont impliqués, un ensemble distinct de documents spécifiques (pour de plus amples détails, voir Anders et Cattaneo, 2005).

Licence d'exportation. Dans le contexte d'une vente d'armes, la « licence d'exportation » (qui peut aussi être appelée « permis » ou « autorisation » ; voir aussi licence de courtage) est un document délivré par une autorité nationale compétente, qui autorise des biens contrôlés (soit des armes classiques ou des biens à double usage) à quitter la juridiction douanière de l'État émetteur de la licence pour être exportés (Parker, 2016, p. 51). (Le terme « exportation » est ici défini comme en page 17 de Glossaire MOSAIC, 2018)

License de transit. Dans le contexte d'une vente d'armes, la « licence de transit » est un document délivré par une autorité nationale compétente, qui autorise tous les types de transfert d'armes classiques ainsi que de leurs munitions, pièces et composants, et notamment leur transit ou leur transbordement (Parker, 2016, p. 87-88). Ce document peut revêtir des formes différentes. Dans certains cas, il suffit de notifier l'autorité nationale compétente pour valider une demande de transfert. Toutefois, les acteurs du secteur considèrent comme une bonne pratique de délivrer cette autorisation sous la forme d'un document (par exemple, un « permis »), conformément au droit national, avant d'autoriser le transit ou le transbordement (WA, 2015, p. 1).

Liste de contrôle nationale. Dans son Guide volontaire de base pour l'établissement d'un régime de contrôle national, le groupe de travail du Traité sur le commerce des armes sur l'application efficace du traité définit ainsi la « liste de contrôle nationale : « Une liste de contrôle nationale définit les catégories de biens pour lesquels le transfert international doit être contrôlé́. C'est un élément clé d'un régime de contrôle national, car une liste de contrôle nationale indique les biens qui sont soumis aux contrôles nationaux sur les transferts, c'est-à-dire les biens dont l'exportation ou l'importation est interdite sans l'autorisation d'une autorité nationale compétente » (Secrétariat du TCA, 2019a, p. 6). « Le contenu et les définitions des biens figurant dans les listes de contrôle nationales peuvent être influencés par les efforts multilatéraux visant à dresser des listes de biens et de technologies à soumettre au contrôle des transferts » (Secrétariat du TCA, 2019a, p. 13). Par exemple, l'article 5(2) du TCA stipule que « [c]haque État partie institue et tient à jour un régime de contrôle national pour réglementer l'exportation des munitions tirées, lancées ou délivrées au moyen des armes classiques visées par l'article 2 (1) du présent Traité » (AGNU, 2013).

Mesures. Le terme « mesures » est abondamment utilisé dans cet outil et désigne les outils légaux, réglementaires, politiques et administratifs qui déterminent la nature des actions menées ou des décisions prises par les États dans le domaine en question.

Rapport national de mise en œuvre. Un « rapport national de mise en œuvre » est un rapport périodique préparé par un État membre des Nations unies pour rendre compte des mesures prises pour faire respecter les dispositions des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies portant sanction contre la RPDC. Pour aider les États membres à produire des rapports plus exhaustifs, le Comité des sanctions 1718 a publié la notice no 2 d'aide à l'application : indications relatives à l'établissement et à la soumission des rapports nationaux de mise en œuvre en 2018 (Comité des sanctions 1718, 2018a).

Transbordement. Le terme « transbordement » fait référence au « transport de biens vers un lieu intermédiaire, en dehors des États d'importation et d'exportation, où ces biens sont chargés dans un moyen de transport différent vers leur destination finale (ou d'autres points de transbordement) sans traverser le territoire de l'État dans lequel s'opère le transbordement » (Glossaire MOSAIC, 2018, p. 30).

Transfert. Le terme « transfert » est un « terme général comprenant l'importation, l'exportation, le transit, le transbordement et la négociation d'armes légères ou de petit calibre [dont] la vente, la location, le prêt et le don, la réexportation, la production étrangère certifiée, les transferts matériels ou immatériels d'équipement et de technologie dans le but de produire des armes légères ou de petit calibre » (Glossaire MOSAIC, 2018 p. 30).

Transit. Le terme « transit » fait référence aux « flux de biens au travers du territoire d'un État dans le cadre d'un transfert entre deux autres États, comprenant le chargement des biens à un point d'entrée et de sortie de l'État de transit » (MOSAIC Glossary, 2018, p. 30).

Utilisation finale. Le glossaire du Recueil modulaire de mise en œuvre du contrôle des armes légères (MOSAIC) définit ainsi le terme « utilisation finale » : « affectation définitive des armes légères ou de petit calibre transférées internationalement » (Glossaire MOSAIC, 2018, p. 31). Selon l'Introduction aux contrôles d'utilisation/utilisateurs finaux pour l'exportation des équipements de la liste militaire publiée par l'Arrangement de Wassenaar, l'utilisation finale peut aussi faire référence à « l'intégration d'un composant ou d'un sous-système dans un produit final plus large » (WA, 2014, p. 1). Pour lutter contre ces pratiques, des contrôles de l'utilisation finale sont souvent mis en place pour « restreindre l'utilisation finale d'un produit exporté, que ce soit à une zone géographique, ou une autre forme de restriction » (p. 2). Le terme « contrôles de l'utilisation finale » fait référence aux restrictions imposées aux exportations de certains biens dans le but de veiller à ce matériel ne soit pas détourné vers des utilisateurs finaux ou utilisations finales non voulus. Ces contrôles sont habituellement mis en œuvre lors des trois phases de l'exportation : avant l'obtention de la licence, durant le processus de demande de licence, et après l'obtention de la licence (p. 1).

Utilisateur final. Le glossaire MOSAIC définit ainsi le terme « utilisateur fina » : « destinataire final d'un transfert international d'armes légères ou de petit calibre » (Glossaire MOSAIC, 2018, p. 31). L'utilisateur final peut être, entre autres, « un gouvernement, les forces armées ou toute autre autorité nationale telle que la police et les douanes, ou encore des acteurs paramilitaires » (WA, 2014, p. 1). Certains équipements peuvent aussi être « exportés à des entités privées telles que des entreprises de services de sécurité » (p. 1).